mercredi 18 juillet 2007

Partie I - L'amour - chapitre 1

Le Président Louche toussa à nouveau.

Une goutte de sueur perla à ses tempes dégarnies. Une grosse goutte dont les reflets brillèrent un court instant. Le vieil homme passa un mouchoir sur son visage. La goutte, happée par le tissu, disparut vite. Elle eut une vie courte et remplie. Une vie ronde. Elle vécut à plein sa vie de goutte.

Le président se reprit avec une dignité empruntée à une photographie officielle. Il regarda l'auditoire. On le moquait. Voilà qui était certain. Lui, le grand homme ! Une honte ! Que faisait-on de la mémoire des Lavoisier, des Curie et des Eiffel ? On l'oubliait en toute tranquillité.

Marcel-Aristide-Jean Louche, illustre Professeur, Président de l'Académie des Sciences, du Cercle des Amis et Admirateurs de Paul Bourget, Connétable des Arts et Muses Syndiqués, Amant de Seconde Catégorie, et Suprême Titan de la Loge des Concierges du XVIIième trembla devant une salle qui ronflait. Il était grand et en imposa quand même un petit peu. On forniquait encore bien par-ci par-là dans la salle, mais, de manière générale, tout cela restait plutôt gentil, car les français sont un peuple si poli.

Le silence arriva lentement. La grande horloge dorée de la salle de réception de l'Académie des Sciences indiquait dix-neuf heures. La pièce était remplie à craquer, et les coursives qui couraient le long du plafond débordaient de journalistes qui se débattaient, tombaient parfois dans la grande salle au milieu de l'indifférence et de l'ennui général. Les hommes de l'art poussaient de petits cris, puis l'on entendait plus rien. Des vieillards les achevaient, avec leur canne ou à coups de talons, juste comme ça, pour rire. Quelques-uns les piquaient avec l'épingle de leur Légion d'honneur et gloussaient de plaisir comme des dindons en rut.

- Mes chers amis, commença le Président Louche avec une petite voix, laissez moi encore remercier au nom de l'Académie monsieur Saint-Sauveur pour son dernier travail : un splendide ouvrage qui nous permet de redorer le blason de la recherche française, et de montrer au monde le talent que nos écoles sont capables de produire. Et Dieu sait que nous en avons, du talent. Enfin, si vous me permettez de répondre au défi de nos confrères et néanmoins amis d'outre-atlantique : nous sommes de retour. Osons nous lancer dans les langues étrangères, we are the world ! we are the children ! en quelque sorte. Monsieur Saint-Sauveur, au nom de tous et au nom de la France et de la République, merci. La patrie immortelle et républicaine de Charles Deneuve et Catherine Péguy ne vous oubliera pas."

Les flashs crépitèrent comme il se doit dans ce genre de situation qui ne s'écartait du ridicule que pour mieux se rapprocher du grotesque.

Le décoré tendit la main au président Louche et les deux hommes descendirent ensuite de l'estrade depuis laquelle ils surplombaient la foule des invités. Ceux-ci ne se réveillèrent pas pour si peu de choses. Une jeune femme s'approcha du nouveau décoré et l'attira à elle. Elle avait des épaules blanches et laissées nues ; une robe noire enserrait sa taille avec grâce. Une lourde chevelure rousse ployait sur sa nuque. La peau, assaillie au hasard de ses replis par de légères taches de son, apparaissait comme diaphane sous les lumières froides de la salle. Un air d'évanescence flottait, délicieux, tout au long de ses cils. Elle affichait un de ces sourires mi-boudeur, mi- railleur pour lesquelles on déposerait des rois et oublierait de remplir sa feuille d'impôt. Elle se frotta au décoré, ce qui fit frémir d'envie tous les autres hommes. La voix de la femme était comme on pouvait se l'imaginer. Elle plongea ses yeux dans ceux de Saint-Sauveur et il ne les détourna pas.

- Ca va ? Tu ne t'es pas trop ennuyé ? demanda-t-elle.
- Non, répondit-il, et toi ?
- Terriblement. Tu étais charmant dans ton costume. Un vrai petit savant ! Un homme des nuées ! Un Aristophane ! Un pouët ! Un artiste ! Un petit roi ! Un Dechavane ! Toutes les douairières te regardaient ! J'ai follement envie de laisser tout ça là et de faire l'amour avec toi. Nous serions si bien au lit ! Nous y mangerions du chocolat ! Du noir, du blanc et du nougat ! Mon Dieu ! Je suis folle de dire ça, et ici, à l'Académie ! Mon petit scientifique, vous êtes beau comme un prince de Wimbledon… oups ! de Windsor ! Enfin, bref ! Un Rajah ! Un Pacha ! Un académicien ! Ouf ! Voilà qui est dit ! Nous devons rester, je suppose ? Hein, dites moi tout ça, bel Einstein à la fleur de l'âge… La science vous demande elle encore de passer une soirée loin de moi ?
- Tu supposes bien ! Un dîner comme ça à l'Académie, et à trente ans ! voilà un succès inespéré ! Papa serait content. J'aurai la Légion d'honneur, enfin nous pourrons caler la porte des cabinets de la maison de Normandie ! Voilà qui m'ôterait une épine du pied ! Non, je rigole. Tous ces vieux messieurs m'ennuient beaucoup, mais ils ne sont pas bien méchants. En fait, ils sont drôles. Ils ont des problèmes de vessie, mais comme ils ne peuvent même plus quitter la salle, et bien ils se font dessus. Voilà leur secret. C'est à celui qui tiendra plus d'une minute. A la deuxième minute, la salle devient une vraie piscine. On patauge comme s'il y pleuvait. On y mettrait des bottes de pêcheur que personne ne s'étonnerait.
- Bah, on leur a rogné les griffes, voilà tout. Il y en a qui sont perclus de vices, je te jure. Ils me regardent avec des yeux si salaces ! Tiens, celui-là, la bas. Il s'en est bavé dessus, le vilain cochon ! Beurk, voilà qui me dégoûte ! Allez hop, à l'hospice les vieux ! On en fera des bigoudis ! Des épingles à nourrice !
Delphine éclata de rire, et cela déclencha un ouragan minuscule parmi ses cheveux roux. Ils flottèrent pendant un court et muet instant sur ses épaules blanches et se figèrent dans leur élan, pétrifiés par la beauté. La salle autour sembla étinceler. Puis plus rien. L'invincible étendard de la femme y avait été planté une fois pour toute.Saint-Sauveur regarda Delphine avec du désir dans les yeux ; elle lui rendit un regard dans lequel brillait déjà plus qu'une promesse.
- Tu es splendide, dit Saint-Sauveur, et ils sont affamés. Imagine toi qu'on les a calfeutrés dans des laboratoires pendant des dizaines d'années ! Faire des thèses ! Tout ça ! Rien de plus ennuyeux ! Ils ne savent plus ce que c'est qu'une femme. Tu devrais leur faire un dessin comme dans Le Petit prince, de Bernard-Henri Levy.
- Je m'en moque. Je suis à toi mon chéri, rien qu'à toi. Pourquoi as-tu cet air boudeur ?
- Je ne sais pas. Je trouve que tout est vicié ici.
- Quelle découverte ! Mais mon chéri, tu es à l'Académie !
- Quelle plaie !
- Tu ne vas pas recommencer !
- Non, c'est juste. Je savais à quoi m'attendre. Je plaide coupable. Augmentez mes impôts.
- Tu crois que nous en avons encore pour longtemps avant de rentrer ? Ils vont nous décapiter ?
- Je le crois bien.
- Tiens, le président Louche fait des signes pour te parler. - Qu'il aille au diable ! Il est emmerdant.
- Ouh ouh ouh ! Sa sortie en Anglais était fantastique !
- Tu crois qu'il l'a répétée hier devant sa femme ?
- Je pense bien ! Elle est admirable celle là, d'ailleurs. - Attention, le voilà qui arrive. - Monsieur, mademoiselle.
- Delphine Jouarnet.
- Enchanté.
- De même.
- Monsieur Saint-Sauveur, maintenant que vous êtes des nôtres, nous pourrons marcher main dans la main. J'espère que nous nous verrons souvent.
- Je l'espère de tout cœur, monsieur le président.
- Venez me voir à mon bureau un de ces jours. J'aimerais vous présenter à mon futur gendre, un politicien des plus avisés. Je suis sur que vous aurez des choses à vous dire.
- Merci, monsieur le Président.
- Encore une fois bravo, mon garçon. Le président s'éloigna et alla rejoindre d'autres groupes qui, intimidés par la présence de Delphine, n'osaient aborder le jeune décoré et préféraient rester à regarder les fesses de sa compagne.

Un homme à grosses lunettes s'approcha finalement du couple après leur avoir jeté quelques regards timides de brave chien sympathique, affilié sans doute à la section « Nos amis les bêtes » du Parti Socialiste. Il traînait derrière lui une petite laide emmaillotée dans un tapis de douche qui ressemblait à une robe. L'homme à lunette se retourna brusquement pour crier à la petite laide "ta gueule" suivi de "ne me suis pas ou cette fois je te tue". Elle décida prudemment d'aller l'attendre dans la voiture. La petite laide, de dépit, mangea quatre gâteaux d'apéritif puis elle se traîna jusqu'à la porte de sortie. Elle fut accompagnée de vieux messieurs qui se frottaient les mains. Elle leur faisait de l'œil, ce qui était tout aussi ridicule que déplacé, car à l'Académie, comme rue Saint-Denis, tout se fait à la bonne franquette.

L'homme, le regard haut, lança d'une voix forte au nouveau décoré : - Félicitations mon vieux ! Vraiment tu étais formidable ! Et ce discours, quelle verve ! Ah dis donc, j'aimerais être capable de faire la moitié de ce que tu fais. Tu ne me présentes pas ton amie, dit il, maladroitement, en faisant un geste vers Delphine qui se mordait les lèvres pour ne pas rire.

- Delphine, je te présente Alain Macquard, un condisciple de Polytechnique. Il travaille maintenant à l'EDF.
- Un boulot passionnant ! s'exclama Macqaurd.
- Je n'en doute pas, répondit poliment Delphine, les lèvres mordues jusqu'au sang.
- Et vous mademoiselle ? Vous travaillez dans quel domaine ?
- Journaliste.
- Journaliste sportive ?
- Non, politique.
- Wouaoh ! Et ben c'est dingue, quel couple vous formez ! Une journaliste et un scientifique, mais le monde est à vous ! C'est du Max Weber !
- Euh…oui, bredouilla Delphine, éberluée par tant de savoir.
- Bon je vous laisse, avec les anciens de Prépa nous avons préparé une soirée Taupe. A bientôt !
- Charmant, ton ami, dit Delphine dès qu'il fut parti.
- Oui, celui là est assez peu gâté. Au lycée il se branlait si fort que la cloison des murs en tremblait. Il tenait une cadence épouvantable. On l'appelait le métronome. Il faisait du 120 à la noire.
- Ne me fais pas rire, s'il te plaît. Cela ne fait pas assez digne pour une femme de scientifique.

La salle était encore pleine. Les convives se nourrissaient gravement au buffet dressé par des esclaves nègres ramenés des colonies. Ces derniers rayonnaient du bonheur de servir la France, patrie de Voltaire, Rousseau et de Jospinette, patrie qui leur apportait les trésors inestimables de l'instruction publique et les payait 25 francs CFA par mois. Le public, lui, était un peu plus choisi que les domestiques. Des dames très bien et au tailleur impeccable mettaient des petits fours dans des boites en plastiques pour le déjeuner du lendemain. Certaines visaient même le surlendemain, car elles devaient recevoir leurs gendres. Les plus audacieuses visaient à l'année prochaine, en conservant tout cela au congélateur, on ferait un repas de Réveillon digne, simple et pas cher. Delphine rayonnait d'une fatigue qui transparaissait dans chacun des plis de son front. Elle froissait sa jupe et volait des petits fours dans les assiettes des vieux messieurs. Ils lui parlaient de Paul Bourget et d'Albert Camus, alors elle fuyait aussitôt.
- On y va, vraiment je n'en peux plus, dit Delphine.
- Tu vois la dame là-bas ? C'est la femme du ministre de l'Interieur.
- Il a l'air d'aimer les petits fours, ton ministre.
- Oui, il est Ministre des Petits Fours.
- Houh ! Houh !
- C'est vrai ! Il a même nommé son traiteur Chef de Cabinet, Conseiller maître à la Cours des Comptes, Auditeur au Conseil d'Etat, duc et Pair et Cardinal de Paris ! Le dimanche, ils vont à la pêche ensemble. Ils font des turbots à la marinade. - Les vilains garçons !
- Le traiteur est un immigré roumain, un sans papiers. On en fera sans doute aussi un commissaire. On parle même de lui donner le Saint-Siège.
- Ce serait mignon tout plein. - Tu vois l'actrice là bas ?
- Et bien…
- C'est Caca Chamelle. Elle est présidente du Sénat.
- Ah… Merveilleux !
Et les lèvres de Delphine eurent leur petite moue à déposer des empires, etc etc.
- Bon, mon chou, dit-elle, j'en ai marre, on part ?
- Je crois qu'on peut y aller maintenant.
- Oh oui…oui…oui ! Battons en retraite, mon cardinal ! Delphine partit chercher son manteau.
- Vous nous quittez ? demanda le président Louche qui s'était approché.
- Oui…heuh…Delphine est malade, lança Saint-Sauveur à tout hasard.
- Je vous présente Monique, ma femme, monsieur Saint-Sauveur, Monique. - Enchantée, monsieur.
- Enchanté.
- Notre fille devait venir aussi, reprit le président, mais les jeunes filles sont bien fantasques, vous savez. Saint-Sauveur le savait. Cela ne l'étonnait même plus, signe qu'il vieillissait.
- Elle nous donne beaucoup de mal en ce moment, reprit le président d'un air las. Eh bien quoi Monique ? Monsieur Saint-Sauveur est de nos amis, je l'ai invité à déjeuné chez nous. J'ai le droit de dire que ma fille me fait tourner les sangs. Elle n'est pas venu ici exprès parce que cette cérémonie nous faisait plaisir. Imaginez-vous ça ! Une gamine de dix-neufs ans!
Le président était heureux de trouver une oreille attentive. Sa femme, petite et assez laide, mais qu'il aimait sincèrement ne supportait plus son discours.
- Laisse, Marcel, dit-elle, tu ennuies monsieur Saint-Sauveur. Il n'a rien à faire de ces histoire avec ta fille.

Ce prénom ancien et peu porté fit sourire le décoré. La femme du président surprit ce sourire, ne le comprit pas, et y répondit par un autre qui s'apparentait à de la haine. Le président, absorbé par les paroles qu'il venait de prononcer à propos de sa fille, ne vit rien. Il devenait de plus en plus sympathique à Saint-Sauveur, car il était vrai. Il prit la parole pour le défendre contre sa femme,
- Non, je vous assure. Je serais même charmé de rencontrer votre fille lorsque je viendrai vous voir.
- Ah, tu vois, dit le président avec un air de triomphe.
Delphine revint avec son manteau et mit fin à une légère gêne qui s'était glissée entre le couple des Louches et Saint-Sauveur. Ils se séparèrent poliment avec la promesse de se voir bientôt.
- Mon chat, tu es prêt ?
- Je ne suis pas un chat.
- Hi hi hi, première nouvelle ! - Je suis un polytechnicien.
- Que tu es vain, mon pauvre.
- Bon, on fait quoi ?
- Quelle question ! Mais on rentre ! Tu ne veux pas que l'on reste ici ! J'ai pris dix ans en une soirée.

Delphine apparut désirable à Saint-Sauveur et il se dit que faudrait vraiment rentrer. Dans la rue, le froid fit se serrer Delphine contre lui. Ou peut être était-ce quelque chose d'autre. Oui, il se passait des choses bizarres à Paris, en cette fin de siècle. Ils rentrèrent en métro. L'appartement dans lequel ils avaient déballé leurs vies était assez grand pour deux personnes et comportait une belle baignoire carrelée de bleu. L'appartement avait du charme, comme disent ceux qui eux-mêmes n'en ont pas. Saint-Sauveur regarda les formes de Delphine lorsqu'elle enleva son manteau. Elle était amusée qu'il aime ses seins. Elle ne fit pourtant aucun geste pour lui faire comprendre qu'elle avait saisi le sursaut du désir en lui. Elle aussi en avait très envie, mais elle était plus ordonnée. Il fallait en priorité ranger la cuisine. Les casseroles trouvaient naturellement leur place dans le grand tiroir au dessous de l'évier, à côté de la passoire, et ce bouquet de fenouil ne pouvait décemment rester posé sur la table à côté de la baguette de pain. Il y a un ordre pour tout. Saint-Sauveur la laissa faire et alluma le poste de télévision. Il tomba sur une page d'actualités qui lui donna envie de rendre. Le peuple possédait son pain et ses jeux et se délectait de faits divers à heures fixes. Le malade offrait ainsi l'assurance d'être maintenu au calme. Le malade prenait les proportions démesurées d'un peuple entier auquel on avait volé son Génie et parqué dans une voie de garage en attendant de le vidanger du peu d'esprit qu'il lui restait. Les autres peuples avaient de toutes manières l'œil aussi terne, le pouls aussi lent. Il ne fallait donc pas trop s'inquiéter. L'ordre entre les peuples ressemble à celui qui règne dans les cuisines. Il sent juste plus mauvais. Saint-Sauveur éteignit le poste de télévision et se mit à penser à ce gendre politicien dont lui avait parlé le président Louche. Pourquoi croyait il qu'il s'intéressait à la politique ? Lui avait toujours laissé ça de côté, comme le repassage, la cuisine ou le championnat de football. Il abandonna ses réflexions, car Delphine, qui avait relevé les manches de son pull, l'appela avec une voix suave depuis la chambre à coucher. Il s'y dirigea, et deux corps flottèrent un instant heureux dans la nuit de Paris. Ils restèrent longtemps sans parler après avoir fait l'amour, leurs deux mains enserrées l'une dans l'autre. L'obscurité les enveloppait avec précaution. Delphine se releva et s'assit dans le lit, sa poitrine effleurant légèrement le visage de Saint-Sauveur et elle alluma la lumière. - Hou…c'est un interrogatoire.
- Tu vas vraiment aller chez le président ?
- Il m'a invité.
- Tu dois y aller avec quelqu'un.
- Je crois que ça ferait mieux. Le facteur est tout à fait indiqué.
- Il est plus grand que toi, tu aurais l'air ridicule, mon chat.
- En tous cas, il a de jolies fesses.
- Ah ah ah tu regardes les fesses des hommes maintenant ?
- Non, mais toi, oui. - Regardez moi le vilain jaloux. Je suis sur que ton facteur fera très bien chez le directeur. Il récitera des poésies et fera des tractions sur le parquet, comme chez Caillebotte. Mais s'il ne veux pas venir, tu sais à qui penser…
- Non, je ne vois pas.
- Salaud !
- Tu ne me reprocheras après de t'y être embêtée.
- Je serai sage comme une image.
- Écoute…tu sais lorsque nous avions parlé de…
- Mariage ?
- Non, de la liste des commissions.
- Et bien mon chat ?
- Je pense que nous pouvons y penser plus clairement, voilà tout.
- Sérieusement ?
- Sérieusement.
- Viens là, mon chat.